Therese Wüthrich, c’est dix ans de militantisme pour une politique syndicale qui non seulement intégrerait la question féminine, mais la mettrait au cœur des interventions syndicales. On la reconnaît bien là ! Parce que son engagement vient de très loin puisqu’il s’ancre dans le nouveau mouvement féministe des années 1970. En effet, Therese a participé très activement au grand mouvement pour le droit à l’avortement de la fin des années 1970 et du début des années 1980. Elle n’a jamais lâché cette cause essentielle dans la lutte des femmes pour leur émancipation.

En ce temps-là, elle travaillait à la radio où elle était engagée syndicalement. Entrée à comedia en 2003, elle y devient secrétaire centrale pour les femmes et responsable de la commission femmes, puis, un peu plus tard, de la commission migration. C’est là qu’elle contribue en première ligne au développement de la politique syndicale pour les femmes. Il y faut quand même un peu d’obstination et de sens tactique, car les organisations syndicales ne sont pas spontanément sensibles à cette question (comme à celle des migrant·e·s). Déterminée à surmonter cette limite, Therese avait d’ailleurs travaillé, avec d’autres militantes, au milieu des années 1980, à la création d’un syndicat de femmes. Heureusement, la grève des femmes de 1991 et la proposition de créer un syndicat de femmes, ont contribué à une certaine ouverture des syndicats à la question de l’égalité entre les genres. Du coup, quand Therese Wüthrich prend son poste de secrétaire centrale pour les femmes, le terrain est un peu plus favorable.

Cette année 2003 est aussi celle d’une révision de l’AVS « proposée » par le Conseil fédéral qui vise à fixer à 65 ans l’âge de la retraite des femmes. La discussion est vive à l’USS. Therese s’implique évidemment pour cette cause qui aboutira au rejet de la révision en 2004.

Participant aux travaux qui aboutiront à la création de syndicom en 2011, Therese Wüthrich a évidemment pour souci principal la poursuite de la politique femmes et migration développée par comedia. Ce qui est advenu.

Et maintenant ? On sait déjà que, retraitée ou non, Therese mettra ses forces dans le soutien à une future initiative visant à instaurer un peu plus de justice pour les retraités, surtout femmes. Aujourd’hui, elle croit encore que son engagement sera « plus tranquille » et qu’elle aura aussi quelques loisirs pour participer au mouvement social général.

Plus tranquille ? Voire. Therese Wüthrich, avant même d’être secrétaire syndicale, avait choisi une cause, celle des femmes, le groupe le plus exploité et dominé de la société. Elle l’a servie avec constance pendant des décennies. Il serait étonnant qu’elle abandonne, au prétexte qu’elle est à la retraite.