La Grèce et le Portugal s’enfoncent dans la récession. Suivis maintenant par toute la zone euro. Les manifs anti-austérité se multiplient en Italie, Espagne et Angleterre. La rigueur est même inscrite dans le marbre d’un Traité budgétaire européen « Père Fouettard ». L’amère potion de la rigueur provoque chômage, précarité et coupes dans les secteurs publics. La situation est arrivée à un tel point – et c’est le monde à l’envers – que le FMI appelle les Etats à modérer leurs coupes ou à les étaler dans le temps. Sans voir, tels les médecins de Molière, que leurs saignées ne sont pas pour rien dans le marasme européen.

Avec 9700 places de travail supprimées depuis le début de l’année et un chômage des 15 à 24 ans qui a augmenté de 9,1 % en un an, la Suisse n’est pas isolée. La droite pense que la sortie de crise passe par des réformes du marché du travail et une augmentation de la compétitivité (baisse des salaires, dégradation du droit du travail). Un juste effort des plus riches par un impôt de crise n’est jamais envisagé. C’est qu’il faut d’abord calmer l’impatience des marchés financiers, soit les responsables de la crise, que personne n’a sérieusement songé mettre au pas. Nous en payons toujours le prix.

Yves Sancey, rédacteur