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Visite chez Michael Ringier

« On dirait que cela devient malheureusement une tradition de devoir manifester sous les fenê­tres de Ringier le 1er novembre », a lancé Roland Kreuzer, responsable du secteur Médias à syndicom devant la Dufourstrasse 23 à Zurich. Il fait en effet référence à la manifestation l’année passée, à la même date, contre la fermeture de Swissprinters Saint-Gall. Cette année, dans la lettre ouverte remise à Zurich par une délégation venue depuis Renens, les salarié·e·s et syndicom persistent à demander à Michael Ringier d’améliorer le « concept social ». Une indemnité de départ à hauteur de 10 % d’un salaire mensuel est exigée pour chaque année de service accomplie. Il est ainsi indiqué dans la lettre qu’« en 2012, trois sociétés majeures en Romandie (Applied Materials, Logitech et Merck Serono) ont attribué des primes de départ conséquentes à leurs salarié·e·s (deux à cinq mois de salaire ou au minimum 25 000.– par employé) ». Ringier en a largement les moyens.

En outre, la commission du personnel de Swissprinters Lausan­ne SA (à ne pas confondre avec la société IRL+ nouvellement créée sur le même site) et le syndicat syndicom exigent que les personnes licenciées qui seront au chômage à la fin de l’année reçoivent aussi pendant six mois une indemnité compensatoire qui arrondisse leur indemnité de chômage au niveau de leur ancien salaire. Les quelque 70 anciens employés de Swissprinters qui ont pu être engagés à des salaires inférieurs par la société IRL+ nouvellement créée reçoivent une telle indemnité compensatoire. Leurs collègues licenciés devraient être traités au moins de la même manière.

Michael Ringier n’a pas reçu lui-m la délégation de Suisse romande, mais a envoyé Martin Werfeli, président du con­seil d’administration de Swissprinters SA, et Bruno Hoerler, chef Marketing / Vente de Ringier Print, à la porte du siège principal de Ringier à Zurich. M. Werfeli a réceptionné la lettre et laissé entrevoir la possibilité de « discuter encore une fois » les requêtes des manifestants. La revendication du syndicat et de la commission du personnel est, elle, claire : il faut de nouvelles négociations entre les partenaires sociaux pour que le « concept social » de Swissprinters devienne un plan social digne de ce nom. Ils ont demandé à l’Office cantonal vaudois de conciliation et d’arbitrage en cas de conflits collectifs du travail d’intervenir et d’orga­niser une rencontre de conciliation, à laquelle ils espèrent que Michael Ringier donnera une suite favorable et participera personnellement. « En acceptant la reprise des négociations pour un vrai ‹ concept social ›, vous donneriez enfin un sens au terme ‹ social › du concept de Swissprinters et ainsi conserveriez une bonne image aux yeux de l’opinion publique, autant pour vous que pour votre groupe de presse », est-il écrit en conclusion de la lettre ouverte à Michael Ringier. (réd.)

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