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Victoire à la Pyrrhus pour la direction ?

La direction de Ziegler Druck AG à Winterthour­ a réagi rapidement au vide contractuel qui règne dans l’industrie graphique depuis le 1er janvier 2013. Elle a annoncé que la garantie dite des droits acquis (compensation des pertes salariales subies en 2010 en raison de la détérioration des suppléments de 90 à 60 %) sera massivement réduite de plus de 300 francs par mois à partir du 1er avril ! Les suppléments par heure nocturne accomplie seront eux aussi abaissés – en deux étapes – à 40 % dès le 1er janvier 2014.

Ce n’est pas seulement l’annonce d’une réduction massive de salaire qui a fâché les personnes concernées. Le travail de fin de semaine fréquemment ordonné par la direction (le temps de repos prescrit par la loi sur le travail n’a plus pu être respecté) et une réglementation illégale des pauses ont constitué des griefs supplémentaires.

Toutes les interventions, dont une pétition signée par les personnes concernées, n’ont servi à rien. La direction a ignoré leurs revendications légitimes. Cette attitude arrogante est la goutte qui a fait déborder le vase : lors de l’assemblée d’entreprise du 1er mars, il a été décidé à l’unanimité d’arrêter pendant deux heures les machines à imprimer dans la nuit du 5 au 6 mars !

Tout a fonctionné : le dimanche 5 mars, dès 22 heures, tous les collègues de la division des rotatives étaient rassemblés devant l’imprimerie, soutenus par de nombreux secrétaires et sympathisants de syndicom. Une fierté justifiée se lisait dans les yeux des grévistes. Mais leur joie n’aura été que de courte durée. Dans l’après-midi du 7 mars, la direction de Ziegler Druck AG a appelé les collègues à se réunir dans le cadre d’une assemblée de division. Et elle les a mis sous forte pression : les clients seraient très inquiets ; certains d’entre eux auraient même déjà retiré leurs mandats d’impression ; l’existence de l’entreprise serait menacée ; il faudrait agir immédiatement…

Sans aucune concession matérielle de la part de la direction, les collègues concernés ont approuvé le démantèlement. Par ailleurs, ils ont encore signé un document stipulant l’obligation de respecter la paix absolue du travail… Il ne serait dès lors pas étonnant que la paix qui règne maintenant dans l’entreprise soit de courte durée et que la direction ait seulement remporté une victoire à la Pyrrhus. (hgb)

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